Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/75

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de ceux dont la puissance sur elle ne cesseroit pas avec leurs droits. Il s’efforça pourtant d’en paroître satisfait. Emilie, remise, par la promesse qu’elle avoit obtenue et par le calme qu’il lui montroit, alloit enfin le quitter, quand sa tante entra dans la chambre. Elle lança un coup-d’œil de reproche sur sa nièce, qui se retira au même instant, et un de mécontentement et de hauteur sur le malheureux Valancourt.

Ce n’est pas la conduite que j’attendois de vous, monsieur, lui dit-elle ; je ne m’attendois pas à vous revoir dans ma maison, après qu’on vous auroit informé que vos visites ne m’étoient plus agréables. Je pensois encore moins que vous chercheriez à voir clandestinement ma nièce, et qu’elle consentiroit à vous recevoir.

Valancourt, voyant qu’il étoit nécessaire d’établir la justification d’Emilie, assura que l’unique dessein de sa visite avoit été de demander un entretien à Montoni. Il en expliqua le motif avec la modération que le sexe, plutôt que le caractère de madame Montoni, pouvoit exiger de lui.

Ses prières furent reçues avec aigreur. Elle se plaignit que sa prudence eût cédé à ce qu’elle appeloit sa compassion. Elle ajouta qu’elle sentoit si bien la folie de sa