Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/94

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teau que possède Montoni au milieu des Apennins, et de quelques circonstances relatives à son premier genre de vie : je le pressai d’autant plus ; mais le vif intérêt que je mettois à mes questions fut, je crois, trop visible, et l’alarma. Aucune prière ne put le déterminer à m’expliquer les circonstances auxquelles il avoit fait allusion, ou à m’en dire davantage sur Montoni : je lui observai que, si Montoni possédoit un château dans les Apennins, cela sembloit indiquer quelque naissance et balancer la supposition de sa ruine. Il secoua la tête et fit un geste très-significatif ; mais il ne me répondit point.

L’espérance d’en tirer quelque chose de plus positif me retint auprès de lui fort long-temps ; je revins plusieurs fois à la charge ; mais l’Italien s’enveloppa de la plus entière réserve : il me dit que ce qu’il avoit rapporté n’étoit que le résultat d’un bruit vague ; que la haine et la malignité forgeoient souvent de semblables histoires, et qu’il y falloit peu compter. Je fus contraint de renoncer à en apprendre davantage, puisque l’Italien sembloit alarmé des conséquences de son indiscrétion : il me fallut rester dans mon incertitude sur un sujet où l’incertitude est presque insupportable. Son-