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La surprise, la consternation augmentèrent. Montoni fut déconcerté. Quittons cette salle, dit-il, et le sujet de notre entretien ; il est trop sérieux. — Les hôtes étoient tous disposés à sortir de l’appartement ; mais ils prièrent Montoni de passer dans une autre chambre, et de le finir. Rien ne put l’y déterminer ; et malgré tous ses efforts pour paroître tranquille, il étoit visiblement très-agité.

— Comment, signor, dit Verezzi, seriez-vous superstitieux, vous qui riez si souvent de la crédulité des autres ?

— Je ne suis pas superstitieux, répliqua Montoni ; mais il faut connoître ce que cela veut dire. Il sortit à ces mots, et tout le monde se retira.


CHAPITRE III.

Revenons présentement à Valancourt. On se souvient qu’il étoit resté à Toulouse depuis le départ d’Emilie, malheureux et désolé. Chaque jour il comptoit s’éloigner, et n’accomplissoit point cette résolution. Quitter un pays plein du souvenir d’Emilie lui sembloit trop pénible. Il avoit su gagner