Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/178

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du sud. Elle pensa que de ce point elle trouveroit plus facilement la tour. Elle s’arrêtoit souvent ; elle écoutoit avec effroi les murmures du vent qui siffloit ; elle regardoit de loin à travers l’obscurité des longs détours. Elle atteignit enfin l’escalier qu’elle cherchoit. Deux passages s’offrirent à ses yeux : lequel choisir ? Celui qu’elle prit donnoit dans une large galerie. Elle se hâta de la traverser. La solitude de ce lieu la glaçoit ; elle tressailloit à l’écho de ses pas.

Soudain elle crut entendre une voix ; craignant également d’avancer ou de retourner, pendant quelques momens elle resta dans la même attitude, presque sans forces, osant à peine lever les yeux. Il lui sembla que la voix proféroit des plaintes ; et cette idée fut confirmée par un long gémissement. Elle imagina que c’étoit peut-être madame Montoni, et s’avança jusqu’à la porte. Néanmoins avant que de parler, elle trembloit de se confier à quelque étranger indiscret qui la découvriroit à Montoni. La personne, quelle qu’elle fût, paroissoit dans l’affliction ; mais elle pouvoit n’être pas prisonnière.

Pendant qu’elle hésitoit, la voix se fit entendre encore ; elle appela Ludovico.