Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/187

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tante. Il répondit par un sourire plein d’amertume, qui confirma ses craintes pour sa tante, et qui ne lui laissa pas le courage de renouveler ses sollicitations.

Pour Annette, dit-il, allez trouver Carlo, il la délivrera. L’insensé qui l’a enfermée n’est plus. Emilie frémit. Mais ma tante, signor, lui dit-elle ; ah ! parlez-moi de ma tante.

On en a soin, reprit Montoni : je n’ai pas le temps de répondre à vos oiseuses questions.

Il vouloit s’éloigner ; Emilie le conjura de lui apprendre où étoit madame Montoni. Il s’arrêta… Tout-à-coup la trompette sonna. Au même instant elle entendit des chevaux et des voix confuses. Au son de la trompette, Montoni avoit traversé le vestibule. Emilie ne savoit pas si elle le suivrait. Elle apperçut, au-delà des longues arcades qui s’ouvroient sur la cour, un parti de cavaliers ; elle crut voir, autant que la distance et son trouble le lui permettoient, que c’étoient les mêmes dont quelques jours avant elle avoit vu le départ. Elle n’eut pas le temps de prolonger son examen. Ceux qui se trouvoient dans le salon étoient accourus dans la salle, et de toutes les parties du château, les autres hommes s’y rendi-