Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/221

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près d’elle. Elle étoit encore incertaine, mais la personne parla de nouveau, et elle reconnut la voix rauque de Bernardin. Il avoit été ponctuel à son rendez-vous et attendoit appuyé sur le rempart. Il lui reprocha ses délais, et lui dit qu’il avoit perdu plus d’une demi-heure. Emilie ne répliqua point. Il lui dit de le suivre, et s’approcha de la porte par laquelle il étoit entré sur la terrasse. Pendant qu’il la rouvroit, Emilie tourna les yeux par où elle étoit sortie ; et remarquant les rayons de la lampe à travers l’étroite ouverture, elle fut certaine qu’Annette ne l’avoit pas quittée. Mais une fois hors de la terrasse, l’éloignement devenoit trop grand pour qu’elle pût lui devenir utile. Quand la porte fut ouverte, le sombre aspect du passage, éclairé d’une seule torche qui y brûloit sur le pavé, fit frémir Emilie. Elle refusa d’entrer, à moins qu’Annette n’eût permission de l’accompagner. Bernardin s’y opposa ; mais il joignit adroitement à son refus tant de particularités propres à exciter la pitié et la curiosité d’Emilie pour sa tante, qu’elle se laissa déterminer à le suivre jusqu’au portail.

Il prit la torche, et marcha devant. À l’extrémité du passage, il ouvrit une autre