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rement été verrouillée pendant la nuit. Elle s’affecta sérieusement de l’idée de coucher encore dans une chambre où il étoit si facile de pénétrer, et si loin de tout genre de secours. Elle se décida à en faire part à madame Montoni, et à demander à changer de chambre.

Après quelque difficulté, elle retrouva son chemin jusqu’au grand vestibule et à la salle du soir précédent, dans laquelle étoit servi le déjeûner. Sa tante étoit seule. Montoni étoit à parcourir les environs du château, à voir l’état des fortifications, et à causer avec Carlo. Emilie remarqua que sa tante avoit pleuré, et son cœur s’attendrit pour elle, avec un sentiment qui se montra dans ses manières encore plus que dans ses paroles. Elle évitoit soigneusement de paroître s’appercevoir que sa tante fût malheureuse. Elle saisit le moment où Montoni étoit absent pour parler de la porte, demander un autre logement, et s’informer des motifs du voyage. Sur le premier point, sa tante la renvoya à Montoni, et refusa très-positivement de s’en mêler ; sur le second, elle témoigna la plus entière ignorance.

Dans le dessein de réconcilier madame Montoni avec sa propre situation, Emilie se mit alors à louer la grandeur du châ-