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Réparer les fortifications, madame, dit l’un d’eux. Elle fut surprise que Montoni pensât alors à ce travail, d’autant plus que jamais il n’avoit parlé du château comme d’un lieu qu’il comptât habiter long-temps. Elle avança vers une arcade élevée qui conduisoit du rempart de l’est à celui du sud, et qui, d’une part, joignant au château, supportait de l’autre une petite tour d’observation qui commandoit à toute la vallée. En approchant de cette arcade, elle vit de loin descendre des bois une longue troupe de chevaux et d’hommes, qu’elle reconnut pour des soldats au seul éclat de leurs lances et de leurs autres armes, car la distance ne permettoit pas de juger exactement leurs couleurs. Pendant qu’elle regardoit, l’avant-garde sortit des bois, mais la file continuoit de s’étendre jusqu’aux extrémités de la montagne. L’uniforme militaire se distingua dans les premiers rangs, Le commandant s’avançoit à la tête ; et paroissant diriger les colonnes qui le suivoient, il approchoit de plus en plus du château.

Un tel spectacle, dans ces contrées solitaires, surprit et alarma singulièrement madame Montoni. Elle courut à la hâte à quelques paysans qui relevoient un bastion