Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pendant qu’Emilie attendoit avec anxiété le résultat de quelques informations d’Annette, elle vit de sa fenêtre un corps de troupes qui descendoit des hauteurs. Annette étoit sortie depuis quelques momens. Elle avoit à remplir une mission délicate et dangereuse, et cependant Emilie étoit déjà tourmentée d’impatience. Elle écoutoit, ouvroit sa porte, et s’avançoit au bout du corridor au-devant d’elle.

Elle entendit enfin marcher auprès de sa chambre. Elle ouvrit ; elle vit, non pas Annette, mais le vieux Carlo. De nouvelles craintes s’emparèrent d’elle. Il lui dit que M. Montoni l’envoyoit pour l’avertir de se préparer à quitter Udolphe à l’instant, parce que le château alloit être assiégé. Il ajouta qu’on préparoit des mules pour la conduire avec ses guides en lieu de sûreté.

De sûreté ! s’écria Emilie sans y réfléchir. M. Montoni a-t-il donc tant de considération pour moi ?

Carlo baissa les yeux et me répondit rien. Mille différentes émotions agitèrent successivement Emilie à ce message. Celles de la joie, de la douleur, de la défiance, de l’appréhension, paroissoient et disparoissoient avec la rapidité de l’éclair. Un moment elle crut impossible que Montoni prit des me-