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Il la montra, et la flamme brilloit à la pointe[1].

— À la bonne heure, dit Ugo, vous n’êtes pas de ceux qui croient aux pronostics : nous avons laissé des poltrons au château, qui pâliroient à cet aspect. J’ai souvent aperçu la même chose avant le tonnerre ; elle en est le présage. Nous en aurons, soyez-en sûr ; les nuages se fendent en éclairs.

Emilie, par cet entretien, fut soulagée d’une crainte superstitieuse ; mais l’effroi de la raison redoubla quand un éclair pâle eut porté la lumière sur les bois où l’on alloit entrer, et illuminé les traits féroces de ses compagnons de voyage. Ugo cherchoit un caillou et ne pouvoit en trouver. Bertrand s’impatientoit ; le tonnerre grondoit dans l’éloignement, et les éclairs devenoient plus fréquens.

Ugo trouva enfin une pierre ; et la torche fut allumée. Les hommes mirent pied à terre, aidèrent Emilie à descendre, et conduisirent les mules à la bordure du bois, à gauche. Le sol, inégal et rompu, étoit embarrassé de buissons et de plantes sauvages ; il fallut faire un détour pour ne pas tomber au milieu.

  1. Voyez l’abbé Berthelon sur l’électricité.