Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

confier son secret, et je voulois le découvrir moi-même. Je vous veillois sur la terrasse, et aussitôt qu’il eut ouvert la porte du bout, je sortis du château pour essayer de vous suivre ; car, disois-je, je suis bien sûre qu’on ne projette rien de bien avec un tel mystère. Ainsi, bien assurée qu’il n’avoit pas verrouillé la porte après lui, je l’ouvris, et vis à la lueur de la torche quel chemin il vous faisoit prendre ; je suivis de loin à l’aide de la clarté, jusqu’au moment où vous parvîntes sous les voûtes de la chapelle. Quand on fut là, j’eus peur d’aller plus loin, j’avois entendu d’étranges choses au sujet de cette chapelle ; mais aussi j’avois peur de m’en retourner toute seule. Ainsi, pendant le temps que Bernardin arrangea son flambeau, je me décidai à vous suivre, et je le fis jusqu’à la grande cour. Là j’eus peur qu’il ne me vît, je m’arrêtai contre la porte, et quand vous fûtes dans l’escalier, je me glissai bien doucement. À peine étois-je sous la porte, que j’entendis des pieds de chevaux en dehors et des hommes qui juroient : ils juroient contre Bernardin qui ne vous amenoit pas assez vite ; mais là je fus presque surprise : Bernardin descendit, et j’eus à peine le temps de m’ôter de son chemin : j’en avois assez entendu, je me