Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/172

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avoit montré un des passages, et qui s’y étoit jetée ; Verezzi avoit distingué le chemin qu’elle avoit pris ; mais le son de ses pas se perdant par la distance, Verezzi, moins accoutumé au passage, fut obligé d’avancer avec précaution pour ne pas rencontrer des escaliers qui, dans ce vaste château, terminoient presque partout les détours. Le passage, à la fin, conduisit Emilie au corridor où se trouvoit sa propre chambre : n’entendant plus marcher, elle s’arrêta pour prendre haleine et considérer le parti qu’elle avoit à prendre ; elle avoit suivi ce passage, parce qu’il s’étoit offert le premier : maintenant qu’elle étoit au bout, la perplexité restoit la même. Où aller, comment se retourner ? elle l’ignoroit. Elle concevoit seulement qu’elle devoit éviter sa chambre, où certainement on iroit la chercher : son danger devenoit plus grand par la proximité de cette chambre ; mais ses esprits, sa respiration étoient épuisés à tel point, qu’il lui fallut se reposer quelques minutes à l’extrémité du passage ; elle n’entendoit plus rien. Pendant ce repos, elle vit briller une lumière sous la porte d’une des chambres ; elle reconnut à sa situation, que c’étoit la chambre même où elle avoit découvert un spectacle que