Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/180

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circonstances relatives au château, et reçut des ouvertures sur les projets de Montoni, qui ne firent qu’augmenter son effroi. Elle montra une grande surprise de ce que Ludovico, qui paroissoit si touché de la triste position où elle se trouvoit dans le château, consentait à y demeurer. Il l’assura que ce n’étoit pas son intention d’y rester, et elle hasarda de lui demander s’il voudroit seconder sa fuite. Ludovico lui assura qu’il étoit prêt à la tenter, mais il lui représenta les difficultés de l’entreprise ; sa perte certaine en seroit la suite, si Montoni les atteignoit avant qu’ils fussent hors des montagnes. Il promit néanmoins d’en chercher avec soin les occasions, et de travailler à un plan d’évasion.

Emilie en ce moment lui confia le nom de Valancourt, et le pria de s’informer si, dans les prisonniers, il s’en trouvoit un de ce nom. Le foible espoir que ranima cette conversation, détourna Emilie de traiter sur-le-champ avec Montoni ; elle se détermina, si cela étoit possible, à retarder son entrevue jusqu’au moment où elle auroit appris quelque chose de Ludovico, et à ne faire sa cession que si tous les moyens de fuir étoient impraticables. Elle y rêvoit, quand Montoni, revenu de son ivresse,