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Verezzi, et de la crainte qu’elle avoit qu’il ne pénétrât dans la chambre par la porte de l’escalier. — Mais la nuit est presque passée, mademoiselle, ajouta-t-elle, après quelques réflexions ; l’aube commence déjà à blanchir au-dessus des montagnes à l’orient.

Emilie avoit oublié que Verezzi fût au monde. Ce nom renouvela ses alarmes ; elle se rappela la vieille armoire qu’elle avoit désiré de placer contre la porte, et aidée par Annette, elle essaya de l’y conduire ; elle étoit si pesante, qu’elles ne purent pas même la remuer. Que peut il y avoir dans cette grande vieille armoire, mademoiselle, dit Annette, pour la rendre si lourde ? Emilie répondit qu’elle l’avoit trouvée dans sa chambre à son arrivée au château, et ne l’avoit jamais examinée. — Je vais le faire, mademoiselle, dit Annette. Elle essaya de lever la serrure ; mais cette serrure avoit un cadenas dont Annette n’avoit pas la clef, et qui d’ailleurs paroissoit s’ouvrir par un ressort. Le matin commençoit à éclairer les fenêtres, et le vent s’étoit calmé. Emilie regarda les bois encore obscurs, et les montagnes qui commençoient à se colorer : elle vit tout le paysage dans une paix profonde après une horrible tour-