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et que Montoni ne se rétractât, Emilie prit à peine le temps de l’en remercier ; mais aidée par Annette, elle prépara promptement le lit de madame Montoni, et lui porta un restaurant qui la mit en état de soutenir le transport.

À peine étoit-elle arrivée chez elle, que son époux redonna l’ordre de la laisser au fond de la tour. Emilie, satisfaite d’avoir pris une telle diligence, se hâta de l’aller trouver. Elle lui représenta qu’un second trajet deviendroit fatal, et il permit que sa femme restât dans son appartement.

Durant toute la journée ; Emilie ne quitta madame Montoni que pour lui préparer les alimens qu’elle croyoit nécessaires. Madame Montoni les prenoit avec complaisance, mais elle sembloit certaine qu’ils ne retarderoient pas sa mort, et paroissoit à peine désirer l’existence. Emilie la gardait avec la plus tendre inquiétude. Ce n’étoit plus une tante impérieuse, c’étoit la sœur d’un père chéri, dont la situation appeloit la compassion autant que la tendresse. Quand la nuit fut venue, elle vouloit la passer près d’elle, mais sa tante s’y opposa absolument ; elle exigea qu’elle allât prendre du repos, et qu’Annette seule restât près d’elle. Le repos véritablement étoit bien nécessaire à Emilie,