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CHAPITRE IX.

La nuit suivante, à-peu-près à la même heure, Dorothée vint prendre Emilie, et apporta les clefs de l’appartement de la marquise. Il se trouvoit dans la partie du nord qui formoit l’ancien bâtiment. Celui d’Emilie étoit dans la partie du midi. Il leur falloit passer près des chambres de plusieurs domestiques. Dorothée desiroit échapper à leur observation, dans la crainte d’une recherche et des rapports, qui pourroient indisposer le comte. Elle pria donc Emilie d’attendre encore une demi-heure avant de sortir, pour s’assurer que tous les domestiques dormoient. Il étoit près d’une heure avant que tout dans le château fût assez calme pour que la prudente Dorothée consentît à se mettre en marche. Pendant cet intervalle, Dorothée paroissoit fort agitée, et du souvenir des événemens, et de l’idée d’en revoir le théâtre, qui, depuis tant d’années, avoit été fermé pour elle. Emilie se sentoit émue, mais son émotion tenoit à une sorte de vénération plutôt qu’à la crainte. Elles se réveillèrent enfin du silence absolu où les plongeoient la réflexion et l’attente, et