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le chevalier de Sainte-Foix. C’étoit un jeune homme aimable et sensible. Il avoit connu Blanche à Paris l’année précédente, et avoit conçu pour elle une véritable passion. L’ancienne amitié du comte pour son père, les convenances mutuelles de cette alliance, avoient intérieurement fait désirer au comte qu’elle s’accomplît. Mais trouvant alors sa fille trop jeune pour fixer le choix de sa vie ; voulant d’ailleurs éprouver la constance du chevalier, il avoit différé d’agréer sa demande, sans pourtant lui ôter l’espoir. Ce jeune homme arrivoit avec le baron, son père, pour réclamer le prix de sa persévérance ; le comte l’accorda, et Blanche ne s’y opposa pas.

Le château, si bien habité, devint aussi riant que magnifique. Le pavillon dans les bois, étoit fort souvent visité : on y soupoit quand le temps étoit beau, et la soirée se terminoit ordinairement par un concert. Le comte et la comtesse étoient bons musiciens. Henri, le jeune Sainte-Foix, Blanche, Emilie, avoient tous de la voix, et le goût suppléoit en eux à la méthode. Plusieurs des domestiques du comte, avec des cors et d’autres instrumens à vent, étoient placés dans le bois, et répondoient par leur douce harmonie à celle qui venoit du pavillon.