Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/185

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ment ; il s’approcha du lit avec émotion, et le trouvant couvert d’un velours noir : Que signifie ceci, dit-il ?

— J’ai ouï dire, monsieur, lui répondit Ludovico, que madame la marquise de Villeroy étoit morte en ce lieu même, et qu’on l’y avoit déposée jusqu’à l’heure de son enterrement. Ce drap de velours couvroit sans doute le cercueil.

Le comte ne répondit rien ; mais il devint rêveur et parut fort ému : se tournant ensuite vers Ludovico, il lui demanda d’un ton sérieux si réellement il auroit le courage de demeurer là toute la nuit ; si vous craignez, ajouta le comte, ne rougissez pas d’en faire l’aveu, je vous relèverai de vos engagemens sans que vous soyez exposé aux railleries de vos camarades.

Ludovico garda le silence. L’orgueil et quelque peu d’effroi sembloient partager son ame. L’orgueil à la fin l’emporta ; il rougit, et n’hésita plus.

— Non, monsieur, non, dit-il, j’achèverai ce que j’ai commencé, et je suis pénétré de votre attention. Je vais faire du feu dans la cheminée, et avec les provisions de la corbeille je compte fort bien passer mon temps.

— Soit, dit le comte ; mais comment sou-