Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/187

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à la chambre à coucher, il examina avec plus de soin toutes les pièces qu’il falloit traverser. Il craignoit que quelqu’un ne s’y cachât pour l’effrayer. Personne, excepté lui, ne s’y trouvoit. Il laissa les portes ouvertes, et parvint au grand salon dont la muette obscurité le glaça. Il tourna ses regards sur la longue enfilade qu’il venoit de parcourir. En se retournant, il apperçut une lumière et sa figure que réfléchissoit un miroir ; il tressaillit. D’autres objets se peignoient obscurément sur la même glace ; il ne s’arrêta pas à les examiner. S’avançant promptement dans la chambre à coucher, il remarqua la porte de l’oratoire. Il l’ouvrit. Tout étoit tranquille. Ses yeux se portèrent sur le portrait de la feue marquise ; il le considéra long-temps avec surprise et attention. Il parcourut ensuite le cabinet, et rentra dans la chambre. Il alluma un bon feu. La flamme pétillante ranima ses esprits, qui commençoient à s’affoiblir par l’obscurité et le silence. On n’entendoit alors que le vent qui siffloit à la fenêtre. Ludovico prit une chaise, mit une table auprès du feu, prit une bouteille de vin, quelques provisions de sa corbeille, et commença à manger. Quand il eut fait son repas, il mit son épée sur la table ; et n’étant