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des murailles du château. Le baron suivoit l’étranger en silence, et dans la surprise de le voir si bien informé des détours de sa maison. Il étoit au moment de renoncer à une aventure où le danger et la trahison sembloient assez visibles. Considérant pourtant qu’il gardoit toutes ses armes, et observant l’air noble et courtois de son conducteur, le courage lui revint, il rougit d’en avoir manqué, et résolut de remonter à la source de ce mystère.

Il se trouvoit alors sur une haute plate-forme, devant la grande porte du château. Il regarda, et vit briller des lumières à travers les fenêtres de ses hôtes. Le brouillard étoit froid, le temps obscur, et le lieu solitaire ; il regrettoit sa chambre bien close et son bon feu, et il sentit pour un moment le contraste de son état.

Ici Ludovico s’arrêta, regarda son feu, et y remit du bois.

Le vent étoit violent, et le baron soignoit sa lampe avec inquiétude, s’attendant à tout moment qu’elle alloit lui manquer : mais quoique la lumière vacillât, elle ne s’éteignit pas. Il continua de suivre l’étranger, qui souvent soupiroit en marchant, mais qui ne parloit pas.

En arrivant au bord des bois, le cheva-