Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/25

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le vôtre, et dans l’espérance de vous voir, je me plaçai vis-à-vis de la fenêtre.

Emilie, se rappelant la figure qu’elle avoit vue sur la terrasse, et qui l’avoit jetée dans une perplexité si grande, s’écria tout-à-coup : C’étoit donc vous, monsieur Dupont, qui me causiez une si ridicule terreur ? De longues souffrances avoient tant affoibli ma tête, que le moindre incident m’alarmoit. — Dupont se reprocha de lui avoir occasionné quelque crainte ; puis il ajouta : Appuyé sur le parapet en face de votre fenêtre, la considération de votre situation mélancolique et de la mienne m’arracha d’involontaires gémissemens qui vous attirèrent à la fenêtre, du moins je l’imagine. Je vis une personne que je crus être vous. Oh ! je ne vous dirai rien de mon émotion à ce moment. Je desirois parler ; la prudence me retint, et un mouvement de la sentinelle m’obligea de fuir à l’instant.

Il se passa du temps avant que je pusse tenter une seconde promenade. Je ne pouvois sortir que lorsque l’homme que j’avois gagné étoit de garde ; il me falloit attendre son tour. Pendant ce temps, je me convainquis de la réalité de mes conjectures sur la situation de votre appartement. À ma première sortie ; je retournai à votre fenêtre,