Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/31

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sent aux portes : Emilie fut surprise d’entendre le bruit des danses et celui des instrumens, et de voir les groupes heureux qui remplissoient les rues, elle se croyoit presque à Venise ; mais elle n’appercevoit ni la mer brillant au clair de lune, ni les riantes gondoles qui sillonnoient les flots, ni ces palais élégans qui sembloient réaliser les rêves de l’imagination, et les féeries et les merveilles. L’Arno promenoit ses eaux au travers de la ville ; mais des concerts sur les balcons n’en augmentoient pas le charme ; on n’entendoit que les cris des matelots qui amenoient les vaisseaux de la Méditerranée, la chute de leurs ancres, et le sifflet des contre-maîtres. Dupont imagina que l’on pourroit trouver à Pise, un vaisseau prêt à faire voile pour la France, et s’épargner ainsi le voyage de Livourne. Aussi-tôt qu’Emilie fut établie dans une auberge, il alla prendre des informations ; mais ses efforts et ceux de Ludovico, ne purent faire découvrir une seule barque frétée pour France. Dupont fit aussi de vaines recherches sur le sort de son régiment ; il n’en put rien apprendre. Les voyageurs fatigués de la marche du jour, se retirèrent de bonne heure : ils partirent le lendemain matin ; et sans s’arrêter aux antiquités de cette ville