Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/63

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tranquillité s’étoit emparée d’elle, et la tenoit en silence. Elle étoit trop heureuse pour se rappeler et son couvent et ses premiers ennuis, même comme objets de comparaison.

La comtesse se trouvoit moins malheureuse que depuis son départ de Paris ; elle s’imposoit d’ailleurs une sorte de contrainte, craignoit de se livrer à ses maussades contrariétés, et même desiroit de regagner la bonne volonté du comte. Pour lui, ses regards satisfaits et contens se promenoient sur sa famille et sur la nature qui l’entouroit. Son fils, dans toute l’ardeur de la jeunesse, songeoit à de nouveaux plaisirs, et n’en regrettoit aucun.

Après une navigation d’une heure, on prit terre, et on monta par un étroit sentier semé de fleurs et de verdure. À peu de distance, et sur la pointe d’une éminence, paroissoit le pavillon ombragé par les bois, et dont Blanche apperçut les portiques revêtus de marbre. En suivant la comtesse, elle tournoit souvent ses regards enchantés sur l’océan et sur les bois qu’elle parcouroit ; leur silence, leur ombre impénétrable, en l’excitant à des émotions plus graves, ne lui sembloient pas moins charmans.

Le pavillon, préparé à la hâte, l’étoit