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qu’eût été le résultat de la conversation de l’abbesse, l’estime, l’intérêt s’exprimoient fortement dans les manières du comte à l’égard d’Emilie : pour elle, elle éprouva cette douce satisfaction que donne le suffrage des gens de bien. Dès le premier moment, elle s’étoit sentie portée à la confiance.

Avant d’avoir achevé ses remercîmens pour l’hospitalité qu’elle avoit reçue, et d’avoir exprimé le désir de se rendre aussitôt au couvent, elle fut interrompue par une pressante invitation de prolonger son séjour au château. Le comte et la comtesse parurent y mettre tant de sincérité, que, malgré le désir qu’elle avoit de revoir ses anciennes amies du monastère, et de soupirer encore sur le tombeau d’un père chéri, elle consentit à rester quelques jours.

Elle écrivit néanmoins à l’abbesse pour l’informer de son arrivée, et lui demander à être reçue au couvent comme pensionnaire. Elle écrivit aussi à M. Quesnel et à Valancourt ; et comme elle ne savoit où adresser précisément cette dernière lettre, elle l’envoya en Gascogne chez le frère du chevalier.

Sur le soir, Blanche et M. Dupont accompagnèrent Emilie à la chaumière de Voisin :