Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/105

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bonne chasse ? — Comme de coutume, dit un des hommes ; nous tuons assez sûrement notre gibier. — Ce sont des camarades, dit un de ceux qui avoient amené le comte ; ils s’étoient égarés, et je leur ai dit qu’il y auroit place pour eux tous. — C’est vrai, c’est vrai, reprit son compagnon. — Eh bien ! mes frères, quel sort a eu votre chasse ? Nous avons tué deux chamois, nous. — C’est un fort joli coup. — Vous vous trompez, ami, dit le comte ; nous ne sommes pas chasseurs, nous sommes des voyageurs. Mais traitez-nous en chasseurs, nous serons contens, et nous saurons répondre à votre accueil. — Asseyez-vous donc, frère, dit un des hommes. Jacques arrange donc le feu. — Le rôti va être prêt. — Donne un siège à la dame. Mademoiselle, goûtez notre eau-de-vie ; c’est de la vraie Barcelonne, et la meilleure qui jamais ait coulé d’un baril. — Blanche sourit avec timidité ; elle alloit refuser quand son père la prévint en prenant gaîment le gobelet. Sainte-Foix assis près d’elle, serra sa main, et l’encouragea d’un regard ; mais elle s’occupoit d’un homme qui se tenoit en silence près du feu, et fixoit constamment Sainte-Foix.

— Vous menez une charmante vie, dit le comte ; la vie d’un chasseur est agréable au-