Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/110

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une porte ouverte, pensant trouver par ce passage la galerie de pierre dont on avoit parlé. Elle entendit des voix, et s’arrêta à quelques pas, pour s’assurer si elle ne se trompoit point. À la lueur d’une lampe suspendue, elle vit quatre hommes autour d’une table, qui paroissoient tenir conseil ; elle reconnut entr’eux celui qui avoit regardé Sainte-Foix avec tant d’attention ; il parloit avec véhémence, quoiqu’à voix basse. Un autre sembloit le contredire, et parloit d’un ton fort élevé. Blanche, alarmée de ne trouver près d’elle ni son père ni Sainte-Foix, effrayée d’ailleurs de l’air et des manières de ces hommes, ailloit s’échapper doucement quand elle entendit dire à l’un d’eux :

— Ne disputons plus. Comment peut-on parler de danger ? Suivez mon conseil, et vous n’en courrez pas. Assurez-vous de ceux-là ; le reste est une proie facile. — Blanche, frappée de ces mots, s’arrêta un moment pour en entendre davantage. — On ne gagneroit rien avec le reste, dit un autre. Je ne suis jamais d’avis de verser du sang quand on peut s’en empêcher. Dépêchez les deux autres, et notre affaire est faite ; le reste pourra s’en aller.

— Oui-dà ! s’écria le premier brigand