Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/114

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prétendu baron porte à son doigt ? C’est un diamant. Mais il ne le montre plus : il me l’a vu regarder, et je vous garantis qu’il l’a ôté.

— Oui ; et le portrait ! avez-vous vu cela ? dit le troisième. Elle ne l’a pas ôté : il pend à son cou. S’il avoit été moins brillant, je ne l’aurois pas remarqué dans ses ajustemens. Ce sont de beaux diamans. Il en faut une belle quantité autour d’un si grand médaillon.

— Mais comment ferons-nous ? dit le second. Le butin ne manquera pas ; il ne faut que s’en assurer.

— Oui, dirent ses camarades. Pensons à cela, nous n’avons pas de temps à perdre.

— Je tiens pour le poison, observe le troisième ; mais regardez leur nombre, ils sont neuf ou dix bien armés. Quand j’en ai tant vu devant la porte, je n’étois pas d’avis qu’on les laissât entrer, ni vous non plus.

— Je pensois, dit le second, que ce pouvoit être des ennemis. Je n’évaluois pas bien leur nombre.

— Évaluez ce nombre en ce moment, reprit son camarade ; ou bien il vous en arrivera malheur. Nous ne sommes que six ! Pouvons-nous en attaquer dix à force ouverte ? Donnons la potion, je vous dis, à quel-