Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/116

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le principal. Combien y a-t-il que vous étiez dans le passage ? et qu’y veniez-vous faire ? lui dit-il.

— Assurons-nous d’abord de ce portrait, dit un de ses camarades, en approchant de Blanche qui trembloit. Belle dame, avec votre permission, ce bijou m’appartient : donnez-le-moi, ou je m’en empare.

Blanche demanda miséricorde, et livra le médaillon, tandis qu’un autre des voleurs l’interrogeoit avec audace. Sa confusion, son effroi, expliquoient trop clairement ce que sa langue n’osoit avouer. Les brigands se regardèrent d’un air très-significatif, et deux d’entr’eux se retirèrent au fond de la chambre comme pour délibérer.

— Ce sont de beaux diamans, par Saint-Pierre ! dit le brigand qui regardoit le médaillon. C’est aussi un joli portrait, par ma foi. C’est un cavalier aussi bien fait qu’on puisse en désirer un. C’est votre mari, sans doute, madame ; c’est le jeune homme avec qui vous étiez.

Blanche, éperdue, le conjura d’avoir pitié d’elle. Elle lui donna sa bourse, et lui promit de se taire sur tout ce qui s’étoit passé, s’il la ramenoit à ses amis.

L’homme sourit ironiquement, et il alloit répliquer : un bruit fort éloigné fixa son at-