Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/137

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donc encore cher ? m’honoriez-vous d’une pensée, d’une larme ! Ô ciel ! vous pleurez, vous pleurez maintenant !

— Monsieur, dit Emilie en essayant de vaincre ses larmes, Thérèse a bien raison de se souvenir de vous avec reconnoissance. Elle étoit affligée de n’avoir point eu de vos nouvelles : permettez-moi de vous remercier aussi pour les bontés dont vous l’avez comblée. Je suis maintenant de retour ; et c’est à moi à en prendre soin.

— Emilie, lui dit Valancourt qui ne se possédoit plus, est-ce ainsi que vous recevez celui qu’autrefois vous voulûtes honorer de votre main, celui qui vous a tant aimée, celui qui a tant souffert pour vous ? Et pourtant que puis-je alléguer ? Pardonnez-moi, pardonnez-moi, mademoiselle ; je ne sais plus ce que je dis : je n’ai plus de droits à votre souvenir ; j’ai perdu tous mes titres à votre estime, à votre amour. Oui, mais je n’oublierai jamais qu’autrefois je les possédois ; savoir que je les ai perdus est mon plus cruel désespoir ! Désespoir ! dois-je employer ce terme ? il est trop doux.

— Ah ! mon cher monsieur, dit Thérèse qui prévenoit la réponse d’Emilie, vous parlez d’avoir eu jadis ses affections. À présent, à présent encore, ma maîtresse vous