Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/173

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semblance m’a bien souvent frappée ; mais jamais, jusqu’à ce moment, elle n’avoit ainsi frappé ma conscience. Restez, ma sœur, n’emportez pas cette cassette, elle renferme un autre portrait.

Emilie trembloit dans l’attente, et l’abbesse vouloit l’entraîner : Agnès est encore dans le délire, lui dit-elle, observez combien elle divague ! Dans ses accès, elle ne s’entend plus, et s’accuse, comme vous voyez, des crimes les plus épouvantables.

Emilie néanmois- crut voir dans ce délire autre chose que de la folie. Le nom de la marquise, son portait avoient pour elle un suffisant intérêt, et elle se décida à tâcher de se procurer de plus amples informations.

La religieuse rapporta la cassette. Agnès poussa un ressort, et découvrit un autre portrait ; elle le montra à Emilie : — Voici, lui dit-elle, une leçon pour la vanité ; regardez ce portrait, et voyez s’il y a quelque rapport entre ce que je suis et ce que j’ai été.

Emilie s’empressa de prendre ce portrait ; à peine l’eut-elle regardé, que ses tremblantes mains faillirent le laisser échapper. C’étoit la ressemblance du portrait de la signora Laurentini, qu’elle avoit trouvé à