Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/34

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avoit réveillé dans M. Quesnel une soudaine tendresse pour sa nièce : il paroissoit avoir plus de respect pour une riche héritière, qu’il n’avoit senti de compassion pour une orpheline pauvre et sans amis.

Le plaisir que lui fit cette nouvelle, fut bien affoibli par l’idée que celui pour lequel elle avoit autrefois regretté la perte de sa fortune, n’étoit plus digne de la partager. Elle se rappela cependant les tendres avis du comte, et ne se livra pas à ces tristes réflexions : elle tâcha de ne sentir que de la reconnoissance pour le bienfait inattendu qu’elle recevoit du ciel. Ce qu’elle avoit le plus de plaisir à apprendre étoit que la Vallée, lieu si cher à son cœur, par les souvenirs de son enfance et par la constante résidence que ses parens y avoient faite, seroit bientôt remise entre ses mains ; elle résolut de s’y fixer. La charmante situation de cette demeure, les souvenirs qui y étoient attachés, avoient sur son cœur un privilège qu’elle ne vouloit point sacrifier à l’ostentation et à la magnificence de Toulouse. Elle écrivit à M. Quesnel pour le remercier de l’intérêt actif qu’il lui témoignoit, et l’assurer qu’elle seroit à Toulouse au temps indiqué.

Quand le comte de Villefort vint avec