Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/39

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porte, le comte ouvrit lui-même : content de le voir en sûreté, curieux d’apprendre les détails, le baron n’eut pas le temps d’observer la gravité extraordinaire qui couvroit la physionomie du comte. Ses réponses réservées l’en firent apercevoir. Le comte, en affectant de sourire, s’efforça de traiter légèrement ses questions : mais le baron étoit sérieux. Il devint si pressant, que le comte, plus grave à son tour, lui dit : — Eh bien ! mon cher ami, ne m’en demandez pas davantage, je vous en conjure. Je vous supplie encore de garder le silence sur tout ce que ma conduite future pourra avoir de surprenant. Je n’hésite point à vous dire que je suis malheureux, et que mon expérience ne m’a pas fait trouver Ludovico. Excusez ma réserve sur les incidens de cette nuit.

— Mais où est Henri ? dit le baron, surpris et déconcerté de ce refus.

— Il est chez lui, répliqua le comte, vous me ferez plaisir de ne le pas interroger.

— Certainement, dit le baron avec chagrin, puisque cela vous déplairoit. Mais il me semble, mon cher ami, que vous pourriez vous fier à ma discrétion et bannir toute réserve. Vous me faites soupçonner