Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/78

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suite le plaisir qu’elle avoit de la trouver dans cette jolie habitation.

Thérèse la remercia les larmes aux yeux. — Oui, mademoiselle, ajouta-t-elle, elle est charmante, grâce à l’ami charitable qui m’a tirée de la misère. Vous étiez trop loin pour m’aider ; il m’a placée ici. Je pensois peu… Mais n’en parlons plus.

— Et qui est donc cet excellent ami ? dit Emilie. Quel qu’il soit, il deviendra le mien.

— Ah ! mademoiselle, cet ami m’a bien défendu de divulguer sa bonne action : il ne faut pas que je vous le nomme, Mais comme vous êtes changée depuis que je ne vous ai vue ! Vous êtes pâle, maigre ! Mais, c’est le sourire de mon pauvre monsieur ! vous ne le perdrez jamais, non plus que la bonté qui le faisoit sourire, Hélas ! mon dieu ! les pauvres ont perdu leur ami en le perdant.

Emilie fut touchée de cet éloge de son père ; Thérèse le vit, et changea de sujet. — J’ai ouï dire, mademoiselle, reprit-elle, que madame Chéron avoit épousé un gentilhomme étranger, et qu’elle vous avoit emmenée. Comment se porte-t-elle ?

Emilie lui apprit sa mort. Hélas ! dit Thérèse, si elle n’eût pas été la sœur de