Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/93

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gnes, des événemens célèbres qui s’y étaient passés, et des combats dont elles avoient été témoins.

Blanche, attentive à ces récits, s’abandonnoit à l’intérêt que lui inspiroient des faits sur le théâtre desquels elle se trouvoit. Un son que le veut apporta interrompit sa rêverie : c’étoit l’aboiement d’un chien. Les voyageurs écoutèrent avec espoir et impatience ; le vent souffloit avec plus de force ; ils crurent que le bruit n’étoit pas éloigné. Les guides ne paroissant pas douter qu’il ne vînt de l’auberge qu’ils cherchoient, le comte se décida à poursuivre son chemin. La lune offroit plus de clarté ; mais au travers de nuages irréguliers, elle n’étoit pas moins incertaine. Les voyageurs dirigés par le bruit, côtoyèrent de nouveau le précipice, précédés d’une seule torche, qui le disputoit au clair de lune ; les gardes qui s’étoient flattés de gagner l’hôtellerie avant le soleil couché, n’en avoient pas pris davantage. Ils suivirent le chemin avec précaution et en silence. On entendoit le chien par intervalles ; quelquefois sa voix cessoit entièrement ; les guides cherchoient à se diriger du côté d’où venoit le bruit. Tout à coup la chute d’un torrent fixa leur attention ; ils entendoient son fracas effroyable, et se trou-