Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/98

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vre en sûreté, ils n’attaquent jamais quand ils peuvent s’en dispenser. Les militaires qui n’ignorent pas qu’à de telles escarmouches, le danger est certain et la gloire douteuse, n’ont aucun empressement à engager le combat : ils sont donc rares ; mais aussi quand ils se livrent, ils sont sanglans, et l’acharnement est extrême. — Vous ne m’écoutez pas, Blanche, ajouta le comte ; je vous fatigue d’un détail ennuyeux. Voyez au clair de lune le bâtiment que nous cherchons : nous sommes heureux d’en approcher avant que l’orage éclate.

Blanche regarda, et se vit au pied d’un rocher, sur lequel s’élevoit le bâtiment. On n’y voyoit aucune lumière. L’aboiement des chiens ne se faisoit plus entendre ; les guides commençoient à douter que ce fût réellement ce qu’ils cherchoient. À la douteuse clarté de la lune obscurcie par les nuages, ils reconnurent que l’édifice avoit plus d’étendue qu’une simple tour d’observation. La difficulté actuelle étoit de gravir le roc ; et l’on ne voyoit aucun sentier.

Les guides emportèrent la torche pour essayer d’en reconnoître un. Le comte, Blanche et Sainte-Foix restèrent au pied de l’escarpement, et rangés sous les arbres, ils s’efforçoient de charmer leurs ennuis par la