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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/48

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« Ensuite Ditî la Déesse, que la déroute de ses fils, battus par les Dieux, avait conduite au plus haut point de la douleur, tint ce langage à Kaçyapa, son époux, fils de Maritchi : « Ô bienheureux, je souffre dans mes enfants, qu’Indra et tes autres fils ont taillés en pièces, je désire mériter par de longues mortifications un fils qui soit le destructeur de Çakra. Oui, je vais marcher dans les voies de la pénitence : ainsi, daigne confier à mon sein le germe d’un fils ; et qu’ici, fécondé par toi, il enfante un jour le vainqueur de Çakra. »

« Ce discours de la Déesse entendu, le Maritchide Kaçyapa, rayonnant de splendeur, fit cette réponse à Ditî, plongée dans sa douleur : « Qu’il en soit ainsi ! Daigne sur toi descendre la félicité ! Sois pure, femme riche en piété ! car, si tu peux rester mille années sans tache, tu mettras au monde ce fils, que tu désires, ce vainqueur d’Indra, au bout de cette révolution complète. » Quand il eut dit ces mots, le saint, illuminé de splendeur, lui fit une seule caresse avec la main. L’ayant ainsi chastement touchée : « Adieu ! » lui dit Kuçyapa ; et l’anachorète aussitôt de retourner à ses macérations. Après son départ, Diti, ravie de joie, embrassa la plus austère pénitence dans un lieu où la pente conduisait toutes les eaux.

« Tandis qu’elle marchait dans sa carrière de mortifications, Çakra s’astreignit à la plus basse des conditions ; il s’attacha de lui-même au service de la pénitente ; et, dérobant sa grandeur sous les humbles fonctions, qu’il remplissait avec un zélé dévouement, Pourandara s’empressait d’apporter à la sainte femme ce qui était à-propos, du bois, des racines, des fruits, des fleurs, du feu, de l’eau ou de l’herbe Kouça. Il frottait les membres de la vieille anachorète, il dissipait sa lassitude. Le roi du