Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/156

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où circule ce qui se meut ; c’est la racine de l’univers entier. »

À ces mots prononcés là par l’Immortel au cou bleu, le singe aux longs bras de se lever avec ses ministres eux-mêmes. Puis, quand il eut adoré le Dieu Çiva et l’auguste Kouvéra, le vertueux Vibhîshana partit d’un vol rapide, et, se replongeant au sein des airs, il s’en alla chercher la présence du héros à la grande force.

Les rois des singes, qui se tenaient sur la terre, le virent se tenant au milieu du ciel, où il ressemblait à la cime d’un mont et paraissait flamboyer de splendeur. Ceint des armes les plus excellentes, le fortuné Démon planait au sein de l’air, semblable à une montagne de nuages ou tel que la Mort vêtue d’un corps humain. Munis eux-mêmes d’armes offensives et de boucliers, ses quatre suivants à la force épouvantable reluisaient par l’éclat des parures.

Dès que le vigoureux monarque des singes, l’invincible Sougrîva, l’eut aperçu, il dit à tous ses quadrumanes, Hanoûmat à leur tête, ces mots que lui dictait sa prudence : « Ce Rakshasa couvert d’armes et d’une cuirasse, qui vient ici, voyez ! suivi par quatre Démons, accourt sans doute pour nous tuer. »

À ces mots, arrachant des rochers et des arbres, tous les chefs des tribus quadrumanes de lui répondre en ces termes : « Donne-nous promptement tes ordres, sire, pour la mort de ces méchants ; qu’ils tombent maintenant immolés sur la terre et baignés dans leur sang ! »

Tandis qu’ils se parlaient mutuellement, Vibhîshana, étant arrivé sur le bord septentrional de la mer, s’y tint, planant au milieu des airs. Le Démon à la grande sagesse, abaissant de là ses regards sur le monarque et sur