Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/158

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quatre amis, ce frère puîné du sanguinaire Râvana, ce Vibhîshana qui s’est jeté dans nos mains. »

Alors que Râma eut appris l’arrivée de Vibhîshana il dit à Sougrîva, constant dans la douceur, l’attention sur le temps présent et la vigilance pour le temps à venir : « Asseyons-nous là, Sougrîva ! convoque tous les conseillers, Hanoûmat à leur tête, et les autres chefs des peuples quadrumanes. Réuni avec eux, je ferai l’examen que nous avons à faire. Ce que tu dis est juste, Sougrîva : oui ! les rois sont environnés de piéges. »

Ensuite, à la voix de Sougrîva, on vit se rassembler entièrement les chefs des tribus simiennes, tous héros, tous versés dans les affaires, tous adroits à lancer une flèche.

Alors ces optimates singes, qui avaient ouï les paroles de Vibhîshana et qui désiraient agir pour le bien de Râma, lui dirent avec soumission : « Il n’est rien qui te soit inconnu dans les trois mondes, fils de Raghou : si tu nous consultes, docte roi, c’est donc par amitié, c’est qu’il te plaît d’honorer nos personnes. Que tes conseillers nombreux, qui savent la raison des choses et sont doués tous de sages conseils, parlent donc maintenant tour à tour, et, s’il est nécessaire, à deux et plusieurs fois. »

À ces mots, Angada, rempli de prudence, leur dit ces bonnes paroles sur les précautions qu’il fallait observer à l’égard de Vibhîshana : « Il convient d’examiner à fond cet étranger, qui vient de chez l’ennemi ; il ne faut point ajouter foi précipitamment au langage de Vibhîshana. Ces Démons aux pensées trompeuses circulent, dissimulant ce qu’ils sont ; cachés dans les trous, ils épient l’instant de vous attaquer : un malheur ici serait pour eux un bonheur ! »