Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/189

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bruit de tambours mêlé au son des conques, et les montagnes en furent toutes ébranlées.

Au bruit épouvantable qui s’élevait, envoyé au loin par un vent impétueux, la grande ville s’affaissa tout entière dans la peur, tant elle ne put supporter le tumulte des singes.

Râvana le Rakshasa délibéra de concert avec ses ministres ; il examina les choses ; il établit dans Lankâ la plus vigoureuse défense. Il confia la porte orientale au Démon Prahasta, il mit le quartier du midi sous la garde de Mahâpârçwa et de Mahaudara. Il commanda pour la porte occidentale de la ville son fils Indradjit, le grand magicien, environné de nombreux Yâtavas. Il préposa les deux compagnons Çouka et Sârana sur la partie du nord : « C’est là que je serai de ma personne ; » dit-il à ses ministres. Il mit Viroûpâsksha d’un grand courage et d’une grande force à la tête de la division postée au milieu de la ville. Quand il eut ainsi disposé les choses dans Lankâ, le souverain des Rakshasas, fasciné par la puissance de la mort, se crut déjà maître du succès.


Parvenus enfin sur le territoire des ennemis, les deux rois des hommes et des quadrumanes, le singe fils du Vent, Djâmbavat, le roi des ours, et le Rakshasa Vibhîshana, Angada, Lakshmana, Nala et le singe Nîla se réunirent tous en conseil pour délibérer.

« La voilà donc qui se montre à nos yeux, dirent-ils, cette Lankâ inexpugnable aux Démons, aux Gandharvas, aux Dieux mêmes et par conséquent aux hommes ! »

Tandis qu’ils se parlaient ainsi, le vertueux Vibhîshana,