Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/21

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de Râma et de Sougrîva, le noble singe, fils du Vent, escorté de ses compagnons, prit son essor dans les airs. Semant la joie dans cette nombreuse armée de robustes hommes des bois, le fils du Vent brillait alors dans le ciel balayé des nuages, comme la lune au disque pur, environnée par les bataillons des étoiles.


Quand Sougrîva eut fait partir sous les ordres d’Hanoûmat ces quadrumanes, doués tous d’intelligence, de courage et d’une agilité égale à la rapidité même du vent, le monarque à la grande splendeur manda un chef d’une épouvantable vaillance, nommé Soushéna, le père de Târâ, et, portant ses mains réunies à ses tempes, il s’inclina devant lui, honora son illustre beau-père et lui tint ce langage : « Prête l’appui de ton aide à Râma dans la présente affaire. Entouré de cent mille singes rapides, va, mon doux seigneur, dans la contrée occidentale, où préside Varouna.

« Une fois trouvées la Vidéhaine et l’habitation de Râvana, une fois arrivés au mont Asta, revenez, après un mois écoulé. Ce temps expiré, je punirais de mort le retardataire !

« Si nous ramenons à la vue de Râma la belle Mithilienne, son épouse, nous aurons entièrement acquitté notre dette envers lui et payé d’un service le bon office qu’il nous a rendu. Je trouve dans ta grandeur un père donné par l’alliance aussi vénérable à mes yeux, Soushéna, qu’un père donné par la nature : il n’est pour moi aucun ami qui me soit égal à toi. Ainsi règle tout de telle sorte que j’aie bientôt le plaisir de te voir ici revenu après ta mission accomplie. » À peine eurent-ils entendu ce discours habile du monarque des simiens, que les