Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/246

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je donnerai la mort à Sougrîva, à Râma, à Lakshmana, à toi, singe, et au lâche Vibhîshana. On doit respecter la vie des femmes, dis-tu : je te réponds qu’on a droit, singe, de faire ce qui peut causer de la peine à l’ennemi. »

Indradjit, à ces mots, frappa de son glaive au taillant acéré ce fantôme de Sîtâ, versant des larmes. Tranchée par lui comme un fil, tombe alors sur la terre cette belle anachorète à la ravissante personne.

Le fils du Vent, Hanoûmat, dit à tous les singes terrifiés, la face consternée, fuyant, aiguillonnés par la peur, chacun de son côté : « Singes, pourquoi fuyez-vous, troublés, le visage abattu, l’ardeur éteinte pour les combats ? Où s’en est allée votre âme héroïque ? Suivez-moi par derrière, je marche en avant au combat ! car il ne sied pas de fuir à des héros nés en de nobles races. »

Il dit : et les singes dont ces mots raniment le courage, d’empoigner aussitôt les cimes des montagnes ou des arbres nombreux et divers.

Pénétré de colère et de chagrin, le grand singe Hanoûmat envoya tomber sur le char du Râvanide un pesant rocher. Mais, à peine voit-il arriver cette masse, le cocher détourne bien loin du coup son char attelé de coursiers dociles. Arrivé sur la place où avaient été le char et les chevaux, Indradjit et son cocher, le granit, sans toucher le but, rompit la terre et s’y plongea. La chute du rocher mit le trouble dans l’armée Rakshasî ; et les singes par centaines de se ruer sur elle en poussant des cris.

Arrivé en la présence du magnanime Râma, Hanoûmat lui tint avec douleur ce langage : « Fils de Raghou, tandis que nous combattions de tous nos efforts, le Râvanide