Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/263

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rés le voilaient de ténèbres, sillonnées par la flamme des éclairs.

Tous deux, armés des arcs les plus grands, tous deux versés dans l’art des combats, tous deux les plus adroits entre ceux qui savent lancer une arme de jet, tous deux ils se livrèrent un combat furieux. L’un et l’autre semblaient un océan, qui fait rouler des vagues de flèches comme des flots épouvantables, battus par le souffle du vent sur deux mers ennemies.

Enfin Râvana, d’une main vigoureuse, planta un bouquet de flèches de fer dans le front du vaillant Daçarathide. Mais celui-ci, portant sur sa tête comme une guirlande faite de lotus azurés, cette hideuse couronne lancée d’un arc terrible, n’en ressentit aucune émotion. Ensuite, récitant à voix basse la mystique formule qui a la vertu d’envoyer le trait de Çiva, le Raghouide, saisi de colère, encoche des flèches à son arc. Alors ce héros à la vive splendeur tire à soi le nerf de sa corde et lance à Râvana dans le combat ses flèches, pareilles à la flamme du feu. Mais, décochés par la main vigoureuse du Raghouide, ces dards tombent sur la cuirasse imbrisable du monarque des Yâtavas, sans lui faire de blessure.

De nouveau, Râma à la grande vigueur envoya un second trait, celui des Gandharvas mêmes, frapper le tyran, debout sur son beau char. Mais le démon arrête ces dards, qui soudain, quittant leurs formes de flèches, entrent dans la terre en sifflant, comme des serpents à cinq têtes.

Quand Râvana, plein de colère, eut vaincu le trait du Raghouide, il en choisit lui -même un autre, bien fait pour inspirer une insurmontable épouvante, celui des Asouras. Irrité et soufflant comme un serpent, le mo-