Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/269

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Ce Lakshmana, de qui l’existence accroît ta prospérité, n’a point quitté la vie ; en effet, sa couleur n’a pas changé et son teint n’est pas devenu livide. Examinez son visage : il est clair et brillant ; les paumes de ses mains ont la rougeur des lotus ! Voyez reluire ses yeux !

« Que l’ordre soit donné d’apporter ici le simple du Gandhamâdana ! Qu’un homme blessé voie cette plante, c’est assez pour qu’il soit guéri de ses blessures. Ainsi, que les singes prennent leur vol sans tarder et qu’ils s’en aillent rapidement la chercher ! » Les paroles de Soushéna entendues, Râma tint ce langage : « Sougrîva, consie cette mission au vigoureux Hanoûmat et laisse-moi lui dire : « Va, héros à la grande science, va au mont Gandhamâdana ! car je ne vois pas un autre homme aussi capable de nous apporter cette panacée. »

Il dit, à ces mots, le fils du Vent, habile dans l’art de manier le discours, Hanoûmat répondit en ces termes au noble fils de Raghou : « Si le sacrifice de ma vie pouvait rendre la vie à Lakshmana, je subirais volontiers la mort pour lui ; à plus forte raison, la fatigue d’un voyage. »

À peine le plus vaillant des singes eut-il parlé ainsi, que Sougrîva lui adressa la parole en ces termes : « Élève ton vol au-dessus de la mer, et dirige-toi, héros à la grande vigueur, à la vaste science, vers le mont Gandhamâdana ! Explore ces lieux où croît la plante fortunée, qui fait tomber les flèches des blessures. Là, sont deux rois Gandharvas, nommés Hâhâ et Hoûhoû. Trente millions de guerriers Gandharvas à la force immense habitent cette montagne délicieuse, couverte de lianes et d’arbres variés. Il te faudra soutenir contre eux, on ne peut en douter,