Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/271

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vigueur immense ; les deux bras étendus à travers le ciel, ce héros aux longs bras nageait dans les airs bien au-dessus de la mer avec des mouvements accélérés.

Hanoûmat parvint avec la rapidité du vent au mont Gandhamâdana. Il aperçoit là un ermitage céleste, enveloppé d’arbres variés. L’anachorète, voyant arriver Hanoûmat, se lève, vient à sa rencontre et lui dit : « Sois le bienvenu ; voici la corbeille de l’hospitalité, voici de l’eau pour laver tes pieds, voici un siège, assieds-toi ! Repose-toi à ton aise dans mon ermitage, ô le plus excellent des singes. »

À ces mots du solitaire, Hanoûmat répondit en ces termes : « Écoute les paroles que je vais dire, ô le plus saint des ermites.

« L’homicide Râvana a blessé dans la poitrine avec une lance de fer un grand héros, nommé Lakshmana, qui est le frère de Râma. Je vais donc au Gandhamâdana à cause d’un simple merveilleux qui naît sur la montagne et qui s’appelle Extracteur-des-flèches : j’ai mission d’en rapporter pour lui cette herbe souveraine, que le médecin a prescrite. »

« Si même il en est ainsi, éminente personne, répondit celui qui d’un ermite n’avait que l’habit, tu peux néanmoins t’asseoir ici un moment. Tu es un hôte venu dans ma chaumière ; accepte, héros, mes dons hospitaliers. J’ai obtenu ce lac céleste par la vertu d’une cruelle pénitence. Que je boive un peu de son eau, c’est assez pour apaiser ma faim. »

À ces mots du perfide, Hanoûmat descendit vers ce lac, couvert de nymphæas rouges et de lotus bleus. Mais, tandis qu’il y boit de l’eau, soudain Grâhî, la croco-