Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/298

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Alors, toutes les femmes du roi, ses compagnes, pleurant et désespérées elles-mêmes, environnent et s’empressent de relever Mandaudarî, plongée dans un tel désespoir : « Reine, lui disent-elles, il n’a pas compris la marche inconstante des choses humaines ; le malheur vient par toutes les conditions de la vie : honnie soit même cette splendeur instable des rois ! » À ces paroles, elle se mit à pleurer avec de bruyants sanglots, et, la tête baissée, elle mouilla ses deux seins avec les gouttes épaisses de ses larmes.

Le Daçarathide invita les parents à faire la cérémonie qui devait ouvrir au guerrier mort les portes du Swarga ; car il vit dans leur pensée qu’ils avaient le désir de célébrer ses obsèques. Aussitôt, à la voix de Sougrîva, les singes à la force épouvantable de rassembler çà et là des bois d’aloès et de sandal.

Les généraux des singes reviennent chargés de cruches remplies d’une eau puisée dans les quatre vastes mers ; ils rapportent à grande hâte des fleurs cueillies sur les sept monts et sur les autres montagnes de la terre. Ils apportent des faisceaux de kouças, l’herbe pure, du beurre clarifié, du lait nouveau et du lait coagulé, la cuiller du sacrifice, des feux consacrés par les prières, et des amas de bois. Vibhîshana lui-même fit venir de sa maison l’agnihotra, que les brahmes ne laissent jamais seul. Il fit cette partie des funérailles suivant l’ordre des cérémonies, consigné dans le rituel, de manière qu’elle fût jointe aux récompenses de l’obligation, en même temps qu’associée à ce qui était non défectueux, impérissable, très-saint et hautement vénéré.

D’abord, les serviteurs déposent Râvana dans un lieu pur. Ensuite, on dresse un vaste, un très-grand bûcher,