Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/48

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avec des paroles sévères : « Comment, lui dis-je, n’as-tu pas sauvé la Mithilienne ? »

Il dit ; et les chefs des quadrumanes sentent leur joie doublée à ces paroles, que le roi des vautours avait distillées de sa bouche avec une saveur d’ambroisie.


Alors que Sampâti causait de cette manière avec eux, il repoussa des ailes au magnanime volatile en présence de ces hôtes des bois. À la vue des rames aériennes qui soudain lui étaient nées, enveloppant tout son corps de leurs plumes, le vautour à la grande vigueur fut rempli avec son fils d’une joie sans égale.

Le monarque des oiseaux, voulant connaître jusqu’où ses ailes pouvaient s’élever, déploya son essor du sommet de la montagne ; et tous les singes de suivre, les regards tournés vers la cime du mont, Sampâti dans son vol sublime, avec des yeux que l’admiration tenait tout grands ouverts. Puis, l’oiseau vint se reposer sur le faîte et reprit de nouveau la parole en ces termes, d’une voix que sa joie avait épanouie dans les plus suaves modulations :

« Singes, vous voyez tous quel est ce miracle du rishi Niçâkara, en qui la pénitence avait consumé entièrement la matière !

« N’épargnez aucun effort ! vous arriverez bientôt à découvrir Sîtâ ; le saint n’a fait renaître mes ailes sous vos yeux que pour vous en donner l’assurance !

« Il vous faut diriger vos pas, singes, vers la haute montagne au vaste sommet, qui est située au nord pour la mer du Midi : une faible distance la sépare du mont Malaya. Là, confiez tous la charge de sauter par-dessus la mer à ce héros, qui parmi vous est capable de franchir cent yodjanas sans trouver ni rocher, ni terre où il puisse