Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/98

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es bien digne de converser avec moi, ô le plus excellent des singes, puisque tu viens, envoyé par mon époux, qui a la science de son âme. Il est sûr que Râma n’eût pas envoyé, surtout en ma présence, un affidé qu’il n’aurait pas étudié et dont il n’eût pas expérimenté le courage !

« Râma n’est-il pas dans le trouble ? N’est-il pas rongé de chagrin ?

« Emploie-t-il sa main à des actions viriles et même à des œuvres divines ? Est-ce que l’absence n’a point effacé mon amour dans le cœur de ce noble héros ? Non ! c’est lui, qui doit m’arracher de cette horrible calamité, lui, toujours digne des biens et jamais digne des maux !

« Plongé dans une douleur profonde, Râma ne s’y noie donc pas ? On le verra donc bientôt, singe, venir à cause de moi dans ces lieux, ce rejeton auguste de Raghou, ce Râma, fils du monarque des hommes !

« Puissé-je vivre, Hanoûmat, jusqu’au temps où mon époux ait reçu tes nouvelles ! Viendra-t-elle bientôt à cause de moi l’armée complète, l’épouvantable armée du magnanime Bharata, commandée par ses généraux et rassemblée sous les étendards ? Est-ce que les singes à la force terrible viendront ici ? Le beau Lakshmana, ce fils, qui est la joie de Soumitrâ, va-t-il de sa main habile à tirer l’arc jeter l’épouvante chez les Rakshasas avec la multitude de ses flèches ? Mon vœu est que je puisse voir bientôt Râvana tué dans un combat, lui, ses parents, ses conjoints et ses fils, sous la main de Râma si terrible avec son arc sans égal ! »


À ces belles paroles de Sîtâ, le fils du Vent lui répondit en ces termes d’une voix douce et les mains réunies en coupe à ses tempes : « Reine, ton Raghouide ne sait