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eux-mêmes ; que les animaux ne se rendoient point le mouvement, lorsqu’ils l’avoient perdu, & que le Soleil ne ranimoit point les corps morts ; de-là il conclut qu’il y avoit un Premier Moteur plus puissant que le Soleil & les astres.

En réflechissant ensuite sur lui-même, & sur toutes les remarques qu’il avoit faites depuis le premier usage de sa raison, il observa qu’il y avoit en lui quelque chose qui sentoit, qui pensoit, & qui comparoit ses pensées ; après avoir médité plusieurs années entieres sur toutes les operations de son esprit, il conclut enfin que le Premier Moteur pouvoit avoir de l’intelligence aussi-bien que de la force, & que sa bonté devoit égaler sa puissance.