Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 1.pdf/62

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me de l’amour dans le plaisir d’aimer. Les préceptes, les maximes, & les leçons gênantes, ne préservent pas toujours des traits empoisonneurs de la volupté. C’est peut-être trop exiger de la jeunesse, que de vouloir qu’elle soit insensible. Il n’y a souvent qu’un amour raisonnable qui garantisse des folles passions.

Cyrus goûtoit dans les entretiens de Cassandane tous les plaisirs de la plus pure amitié, sans oser lui déclarer les sentimens de son cœur ; sa jeunesse & sa modestie, le rendoient timide. Il sentit bien-tôt toutes les inquiétudes, les peines & les allarmes, que causent les passions même les plus innocentes. La beauté de Cassandane lui donna un Rival.