Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce sont des services qu’on se rend entre ménages. Et elle s’assit pour faire un bout de causette.

— Voilà un air de bise.

— Oui.

— C’est pour le beau.

— Peut-être bien.

Aline n’entendait rien de ce qu’on disait. Il lui semblait qu’elle avait les oreilles bouchées avec de la cire. Mais comme le temps dure ! Et elle pensait : « Est-ce qu’on voit comment je suis par dedans ? » Car elle croyait qu’on devait voir dans son cœur et lire dans ses yeux. Déjà la journée se penchait vers le soir. Depuis longtemps la voisine s’en était allée, portant son cerfeuil sous le bras dans une feuille de papier. Et Aline commença d’avoir bien peur.

Elle avait peur d’avoir osé faire ce qu’elle avait fait. Tout à coup elle se dit : « Comme